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La tournée de mon one-man show « Nombrilisme » est terminée - en réalité, il n’y avait qu’une douzaine de dates. Je retourne à mes stand-ups plus habituels, mais je conserve le spectacle d’humour urologique dans la poche arrière de mon pantalon. Avec la sonde.

J’aurai peut-être la possibilité de rejouer ce spectacle dans le cadre d’un programme regroupant des ados qui se sondent, ce qui serait à nouveau une bonne manière d’aider à normaliser les choses.

Toutefois, l’impact majeur réside dans l’effet de surprise pour ceux qui n’avaient jamais pensé aux problèmes de vessie, et encore moins vu une sonde. Les réactions sont assez diverses (même si je n’ai pas l’habitude de traîner après le spectacle pour savoir ce que le public en a pensé - c’est comme lire les avis sur Amazon sur un livre que vous avez écrit. Passez votre chemin !). Mais parfois, lorsque vous rangez vos affaires, vous êtes coincé.

Ou pire, après le spectacle, si je vais aux toilettes et que je suis dans une cabine, j’entends parfaitement les commentaires, que je le veuille ou non. Pire encore, parfois il y a une seule cabine. Je ne peux donc pas attendre à l’intérieur jusqu’à ce qu’ils en aillent parce qu’ils attendent que j’en sorte. Je mets donc tout le monde mal à l’aise en révélant que le sujet de leur critique les écoutait dans la cabine tout ce temps-là.

Ceci dit, les retours sur mon matériel de sondage étaient bons. Il y avait une femme dont le mari venait d’avoir un cancer de la vessie et avait désormais besoin d’une sonde ; elle a donc dû faire le difficile apprentissage des sondes. Il y avait un homme qui pratiquait l’auto-sondage depuis 10 ans, à la suite d’un accident de la route, et qui a apprécié d’entendre des histoires comme la sienne. Il y avait une infirmière qui rencontrait tout le temps ce problème, et qui était heureuse d’entendre le point de vue de l’utilisateur (et avait également des histoires bizarres à raconter).

Un type a dit qu’il avait aimé le spectacle, mais qu’il aurait préféré qu’on n’y parle pas de sondes. Et pour être honnête, mec, je préfèrerais aussi la vie sans les sondes. Cela dit, soyons fair-play : il est rare d’entendre parler de vessie, c’est un peu crade et sûrement improbable (même si j’ai fait en sorte que les affiches indiquent clairement qu’il fallait s’attendre à des trucs médicaux répugnants).

Pour moi cependant, la vie sans sonde n’aurait pas duré très longtemps. Alors vive les sondes. Et longue vie à nous tous. Et tant que nous sommes vivants, c’est bien d’en parler de temps en temps. Seulement de temps en temps. Et maintenant, je vais reprendre les blagues sur les applications de fitness et les noms de café Starbucks.

Les opinions exprimées ici sont de nature personnelle et anecdotique et ne doivent en aucun cas remplacer l’avis médical d’un professionnel. En cas de questions, vous devriez toujours consulter votre médecin ou votre infirmier(ère).

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